Katherine C. López

Psychothérapeute

Interview de Celia Boné, première formatrice en fleurs de Bach en Uruguay par Katherine C. López

J’ai le plaisir de vous partager une « interview » de Mme Celia Bone Artigas, première formatrice en fleurs de Bach de l’Uruguay, réalisée au mois de décembre dernier.

Voilà déjà un moment que je souhaitais faire sa connaissance, découvrir son parcours dans le monde des fleurs de Bach et surtout, à travers son regard, savoir comment les fleurs de Bach sont accueillies en Uruguay. J’étais curieuse de découvrir le type de public qui consulte et assiste aux formations, et les fleurs les plus utilisées.

Je voulais principalement lui partager ma fierté de savoir que l’Uruguay a enfin une formatrice !

En Uruguay, le mois de décembre signifie pour nous : fête, rencontres, partages. Partout, le parfum du jasmin, avec lequel Celia m’a d’ailleurs reçue, flotte dans l’air.

Toujours entourées par des fleurs, nous commençons cette conversation entre collègues dont j’ai le plaisir de vous partager quelques extraits…

Avant ça, quelques petites notions pour vous situer…

Celia habite dans un petit village de 3.000 habitants dans le département de Colonia, et qui s’appelle Colonia Valdense, à 2 heures de la capitale : Montevideo. Tenant compte du fait que l’Uruguay compte 3 millions et quelques habitants pour une superficie de 176 220 km2, je peux vous dire que nous aimons bien avoir de l’espace.

Katherine C : Peux-tu me raconter quand et comment a commencé ton chemin avec les fleurs de Bach ? Comment les as-tu connues ?

Celia B : La plupart d’entre nous avons commencé avec les fleurs parce que nous les avons prises. Moi, je les ai connues de cette manière : je les ai prises pendant un temps, elles m’ont beaucoup aidée et puis j’ai continué mon chemin.

Puis, à un moment de ma vie, j’ai voulu entreprendre un changement important et je me demandais quelle orientation prendre.

Je voulais étudier et consacrer un moment à l’étude.

J’ai donc commencé à réfléchir aux projets en suspens. J’aime bien aider ; je le faisais déjà dans mon ancien boulot en Ressources humaines. Je travaillais avec des personnes qui avaient perdu leur boulot à cause de la crise économique que nous avons traversée. Mon rôle était d’orienter ces personnes lors d’une réinsertion dans le monde du travail. Le fait d’aider les autres est fondamental dans ma vie. Je reçois beaucoup d’aide en retour. Les personnes m’aident de plusieurs façons, même parfois sans le savoir.

C’est à ce moment que je me suis intéressée aux fleurs. Elles m’ont fait beaucoup de bien et je voulais qu’elles fassent du bien aux autres également. C’était le commencement …

KC : Comment t’es-tu formée ? Et depuis quand travailles-tu en tant que conseillère ?

CB : Marielena[1] fut ma première formatrice en fleurs. Elle est vénézuélienne mais habite depuis des années au Canada. Elle est la coordinatrice du Centre Bach pour toute l’Amérique Latine.

J’ai fait ma première formation avec elle ici, à Montevideo, il y a déjà quelques années. J’ai suivi le reste du cursus à Buenos Aires avec Claudia Belou[2]. C’est une excellente formatrice que nous avons ici. Elle continue à venir à Montevideo pour former au niveau 3 et elle propose aussi des ateliers.

Claudia est une personne très généreuse, je l’apprécie beaucoup et j’ai de magnifiques souvenirs avec elle.

KC : Depuis quand travailles-tu comme conseillère et comme formatrice ?

CB : Je suis formatrice depuis 2 ou 3 ans. J’ai commencé par enseigner le niveau 1 et l’année dernière, le niveau 2. La formation est arrivée comme un cadeau de la vie. J’aime bien enseigner, même si je me suis dédiée à autre chose. La transmission m’a toujours plu : transmettre aux autres ce que la vie nous apprend.

Un jour Marielena m’a appris que les inscriptions pour être enseignante étaient ouvertes et elle m’a encouragée à m’inscrire. A ce moment, j’ai suivi la première formation pour le niveau 1. Nous étions un total de 9 pour toute l’Amérique du Sud ! C’était une très belle expérience.

Même si je travaillais déjà comme conseillère depuis un certain temps, j’avais quelques réserves quant aux responsabilités supplémentaires. J’ai toutefois été séduite par l’idée. Je n’oublierai jamais ma première formation en tant qu’enseignante. J’ai pris des fleurs pendant toute une semaine ! Ce n’était ni de la crainte ni de l’anxiété. Allais-je réussir à leur faire comprendre ce que je voulais leur transmettre, au-delà de « je vais vous apprendre 38 fleurs. » ? C’est important quand on touche au domaine de la santé. Ensuite, je voulais leur transmettre l’amour et le plaisir de ce que nous faisons.

Après un moment de partage avec mon premier groupe en tant qu’enseignante, j’ai leur ai demandé d’être patients et également de poser toutes les questions qui leur passaient par la tête. J’y répondrais dans la mesure du possible et sinon, j’apprendrais avec eux. Je suis convaincue que dans chaque formation, les formateurs sont ceux qui apprennent le plus.

KC : Quel est le public qui vient en consultation ?

CB : Je travaille beaucoup avec les enfants. J‘adore travailler avec eux. Et je ne travaille pas toute seule ! J’ai 3 assistants qui sont mes trois petits chiens. Ils établissent des liens avec les enfants qui les aiment bien, bien sûr, et ils le font merveilleusement.

On dessine, on peint, on fait des tours et mes trois chiens sont là. Les enfants posent des questions sur eux et ils sont d’une très grande aide. Surtout parce que ce sont 3 chiens recueillis dans la rue, donc ils ont aussi bénéficié des fleurs pour s’intégrer à la famille.

Dans le cas des enfants, aujourd’hui il y a une demande qui est très présente : l’hyperactivité ou les troubles de l’attention. Régulièrement, les parents arrivent avec l’enfant et ce discours : « il est hyperactif », « il ne se concentre pas », « je ne sais pas quoi faire avec lui », « il ne s’arrête pas ».

Les parents sont surpris de constater que durant la consultation leur enfant s’assoit par terre, parle et joue pendant 40 minutes.

Alors, qu’est-ce qui manque ? Peut-être de l’empathie, peut-être de pouvoir dédier du temps à ce petit enfant pour parler de ses émotions, de ce qu’il aime faire. Quelle activité préfère-t-il à l’école, comment aime-t-il s’amuser ? Je pense que ça passe plutôt par là.

C’est très chouette de travailler avec les enfants et cela ouvre la porte pour suggérer au noyau familial de bénéficier des fleurs.

Ainsi, on réussit de très belles choses avec les enfants. Ils travaillent avec beaucoup de compromis et spontanéité.

Le processus est magnifique pour toute la famille. Il arrive que dès la première fois, ils s’assoient et dédient un temps pour s’écouter.

Nous sommes élevés pour être dans la concurrence et cela se reflète chez les enfants, on doit rentrer dans un moule, on finit par mettre un très grand poids sur leurs épaules. Nous ne devons pas oublier ce que nous a enseigné le Dr. Bach à propos de la pureté des enfants et le rôle en tant que parents.

Notre rôle en tant que conseillères est peut-être celui d’accompagner les changements des enfants. Ils nous apprennent beaucoup de choses, je le pense humblement, et nous devons être attentifs à ça. Les enfants autistes ou Asperger nous transmettent les choses d’une telle manière que c’est tout un apprentissage. Je ne sais comment les en remercier.

Je veux te raconter quelque chose à propos d’un travail que j’ai fait avec un enfant il y a quelques années.

Un jour, arrive un enfant de 8 ans avec sa maman. Ils avaient déjà consulté le pédiatre, le psychologue, le psychiatre.

Cet enfant avait décidé qu’il ne voulait plus parler. Ce n’était lié ni à des problèmes familiaux ni à des difficultés scolaires. Simplement, il s’est retiré et n’a plus parlé.

Il avait passé tous les examens, les analyses, les tests. Les parents étaient très préoccupés et se sont occupés de leur fils, mais il avait décidé de ne plus parler.

Quand ils sont arrivés à la consultation, il regardait attentivement sa maman et moi. Sa maman car elle me racontait ce qui s’était passé et comment les fleurs arrivaient comme derniers recours.

C’est quelque chose qui arrive régulièrement « j’ai tout essayé et en dernier recours, je me tourne vers les fleurs de Bach ».

Nous avons commencé à travailler. J’ai raconté au jeune garçon qui était le Dr. Bach, je lui ai parlé des fleurs, comment nous pouvions travailler et j’ai lui dit que s’il voulait me dire quelque chose, j’étais là pour l’accompagner.

Nous avons passé 3 ou 4 mois sans parler. À chaque fois sa maman l’amenait et puis elle partait pour revenir plus tard le rechercher.

Je lui racontais d’une façon très courte, ce qui s’était passé depuis notre dernier entretien. Je lui ai parlé, par exemple, d’une recette que j’avais essayée, de mes chiens, de mon enfance.

J’amenais de quoi dessiner, des magazines pour faire du collage et je les déposais là. Comme j’aime bien faire du collage, je découpais et collais les premières fois, nous nous asseyions par terre, il s’asseyait, observait mais il ne disait rien, ne faisait rien.

Cela étant, il a commencé à faire du dessin, parfois il me donnait ses dessins parfois il les donnait à sa maman. Nous sommes restés des mois sans parler.

Et moi, je parlais de moins en moins. Cependant je lui disais que j’étais là s’il voulait quelque chose.

Je ne sais pas te dire quoi mais je sentais qu’il y avait une connexion entre lui et moi et que cela grandissait à chaque fois.

Un jour, après des mois, la maman arrive et me dit : « Celia, je te remercie beaucoup de ton travail, mais on n’a rien atteint ». Évidemment, la maman avait une seule finalité, que son fils récupère la parole.

Je lui ai dit que je respectais sa décision et que je restais à sa disposition. A l’intérieur de moi, je sentais pourtant que quelque chose se passait pendant la consultation.

Ensuite, nous avons expliqué au jeune garçon qu’il n’allait plus venir. Il a regardé sa maman, il l’a entendue et puis quand je suis allée l’embrasser pour lui dire au revoir et qu’il pouvait venir à tout moment, il nous a regardées et m’a dit : « toi et moi, nous avons un petit pont mental ».

Cette histoire date d’il y a plusieurs années et je continue à m’émouvoir chaque fois que je la raconte. A partir de ce jour-là, l’enfant avait retrouvé la parole.

Je ne sais pas expliquer ce qui s’est passé, mais le fait que cet enfant ait pris pendant tous ces mois les fleurs lui a donné la sensation que nous étions connectés de l’une ou l’autre manière. Le langage parlé ou écrit peut être une façon de communiquer mais n’est sûrement pas le seul pour nous connecter.

Cet enfant m’a appris beaucoup sur le regard et l’empathie que l’on peut créer chez l’autre.

[1] Marielena Núñez http://www.marielenanunez.com/

[2] Claudia Belou https://www.claudiabelou.com/

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